Newsletter novembre 2025
Je suis quelque part et pourtant je ne peux me reconnaître. Le miroir de l’histoire ne renvoie pas mon visage mais reflète le sien, celui de l’autre masculin. Non mémorisée, la femme reste blanche comme l’oubli, son histoire n’a jamais été écrite qu’à l’encre incolore. Et personne jamais n’a cherché le révélateur.
Arlette Farge
Il y a un an, je m’installais dans l’un des bureaux des Archives Départementales du Gers. Pascal Geneste et son équipe m’avaient fait une place pour commencer mon travail de « souris papivore » afin d’ identifier les cinq femmes dont je me proposais de faire le portrait. J’ai beaucoup aimé ce temps. Le matin, sur le chariot, m’attendaient des dossiers mystérieux qu’Anne Pagnacco avait glané pour moi parmi tous ceux qui dorment dans les entrailles des Archives.
Faire revivre les mortes, c’est à cela que je me suis attelée pour « Ouvrir la voie ». Restituer ce qu’il fallu de courage à Marguerite Dilhan pour plaider aux assises malgré les hommes qui lui barraient la route, à Marie Laurent pour se présenter aux élections sur une liste d’hommes, à Léa St Pé pour affronter les critiques sur une femme musicienne, à Louise Despaux pour dénoncer son violeur, à Julie St Avit pour affronter la barbarie nazie. Ce qu’il fallu de courage aux femmes pour affronter ce monde fait par les hommes et pour les hommes.
Il faut le dire et le redire pour celles et ceux qui viennent après nous.
Mêlant documentaires et docu-fiction, les différents épisodes constituent une totalité qui déplie en autant de temps la thématique du courage. Ils peuvent s’écouter indépendamment les uns des autres et dans un ordre variable mais chacun est conçu comme la pièce d’un même puzzle qui dessinerait la première étape d’une carte sonore.
Vous pouvez venir les écouter aux Archives, à toute heure du jour. Vous pouvez également les écouter sur notre site ou en cliquant sur les petites icônes ci-dessus. Leur durée, entre 15 et 20 minutes, vous permet d’insérer leur écoute dans des petits moments de vie tels que les voyages, cuisine, repos ou, pourquoi pas, insomnies. Ils laisseront vos yeux se reposer et votre imaginaire voyager.
Au-delà du 8 Mars 2026, date de la fin de l’exposition aux Archives ; nous souhaitons que ce projet trouve une place pérenne sur le territoire afin qu’il puisse devenir un outil pour tous celles et ceux qui souhaitent découvrir – ou faire découvrir – ce territoire autrement. Installés dans l’espace public, accessibles au plus grand nombre tout au long d’un parcours dédié, ils feront découvrir, dans un dispositif innovant, le département au travers des femmes qui y ont vécu, lutté et travaillé. Conçus en lien avec le paysage et l’urbanisme, ils permettront d’associer l’expérience sonore avec celle d’habiter l’espace.
En parallèle de ce projet passionnant, et dans le cadre de notre projet « La voie des femmes« , nous sommes heureuses d’accueillir la lecture de » 7 minutes » d’Isa Fouillet, le 25 Novembre, journée de lutte contre les violences faites aux femmes. Cette lecture fait suite à la résidence d’écriture d’Isa Fouillet dans nos locaux.
Enfin, Emilie Vannieuwenhuyse quitte ses fonctions à La Langue Écarlate et nous cherchons à la remplacer. La fiche de poste est consultable ci-dessous.
Hélène Mathon
La Langue Ecarlate recrute un.e administratrice.teur






